lundi 10 décembre 2018

Le chemin montant de Gilles Vigneault



Au Québec, il y eut des pionniers en chanson et dans les arts en général : Félix Leclerc, Gilles Vigneault chez les hommes; Emma Albani (née Marie-Emma Lajeunesse), cantatrice, et Mary Travers dite ''La Bolduc'' qui dépeignit la condition ouvrière.

D'ailleurs, c'est en parlant avec le troubadour de l'île d'Orléans après un tour de chant que celui-ci suggéra au jeune poète Vigneault de se faire confiance et de chanter lui-même son propre matériel.  Même si de grands interprètes tels que Monique Leyrac, Pauline Julien, Fabienne Thibeault, Michel Rivard livrèrent sur scène et sur disque d'honorables prestations, il n'en demeure pas moins que  Gilles Vigneault avait appris plus tôt à voler de ses propres ailes.

En 2018, notre nonagénaire bien-aimé nous revient chez Boréal avec Le chemin montant, un journal intime où il glisse des poèmes écrits à différentes époques.  Il donne par exemple un poème à son petit-fils qui, à son tour, lui dessine un oiseau.  Il s'émerveille du temps du passe, du cycle des saisons. Il s'interroge sur son vieillissement et sur la mort qui l'attend sournoise à l'orée du bois. Au premier segment de textes s'ajoute une section sur les arbres où eux-mêmes prennent la parole en vers ou en prose.

Somme toute, Gilles Vigneault écrit, chante et raconte depuis si longtemps qu'il se fond dans l'ADN de ce coin d'Amérique du Nord.  À lire évidemment. 

Extraits :

« La poésie me semble
Essentielle à l'âme
Comme l'eau l'est au corps
Je dirais même d'elle :
C'est l'eau de l'au-delà. »

« En forêt,
Le silence,
C'est du
Savoir-vivre !
Ce qui laisse
Enfin, la
parole
aux arbres. »

« Avec des mots d'amour
D'eau, de fer et de soie
Et parler sans détour
De la vie, de la mort
De la mer et du jour
Et de l'éternité.
Je vois toute en blanc
Et nous prenons le thé... »

« Le vent n'est pas plus le capitaine que la mer n'est le voyage. »


© Photo, texte du billet, sauf les extraits,
    Denis Morin, 2018

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