lundi 12 novembre 2018

En bord de mer d'Hervé Richard


Il existe de ces écrivains qui vont leur chemin discrètement, sans se pavaner dans les banquets, qui préfèrent de loin la fréquentation des bibliothèques et les dîners en tête à tête avec l'être aimé.  Hervé Richard écrit de la poésie comme il respire.  Ça semble cliché.  Or, ça ne l'est pas.  Il contemple le monde. Il panse les blessures de l'enfance. Il s'étonne du temps qui dévale les flancs escarpés des saisons. Il observe les autres vivre et il aime quand même l'être humain, malgré ses travers et ses faiblesses.

Érudit linguiste et traducteur, il détourne les yeux de ses fiches terminologiques pour perdre son regard dans le lointain, surtout si cet horizon se fait mouvance de sable et de vagues.  À chaque livre de cet homme, je me délecte comme lorsque j'entends des chansons de Barbara.  Ça ne s'explique pas.  C'est viscéral.  Je n'y peux rien.

Vous comprendrez peut-être en lisant ces extraits :

« Ne me demandez pas de recréer le monde
De faire à la lumière la place qu'elle n'a plus
Ne me me demandez pas ce que vous n'avez su
Un jardin de bonheur à la fraîcheur de l'ombre »

« Que reste-t-il de toi dans ce coffre oublié
Des chemises des pulls une veste abîmée
Des livres encore ton roman préféré
Tu as rêvé la vie voilà ce qu'il en reste »

« Confier au fil des heures le soleil qui se pose
Insouciant volatile à la faveur de l'eau
Imperceptible aussi quand chacun se repose
Le désir est un songe où les volets sont clos »

Puisse ce recueil de poésie vous envoûter comme il l'a fait pour moi !  Puisse Hervé Richard nous revenir plus souvent.


© Photo, texte sauf les extraits, Denis Morin, 2018

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