Bertrand Runtz est un magicien. Il transforme
tout sur son passage. Il saisit l’instant
en photos. Il métamorphose des livres-papier
en sculptures. Il excelle tout aussi
bien à l’écrit, dans le roman et les nouvelles.
J’avais beaucoup aimé N’oublie pas de mourir, roman paru
en 2014 aux Éditions du Jasmin où le personnage principal, un homme seul se
voit coincé entre son père atteint d’Alzheimer et ses enfants qui cherchent à
comprendre la dérive du grand-père.
Cette fois-ci, je vous entretiens du recueil de nouvelles L’effroyable
beauté de vivre, paru en 2016 chez la même maison. C’est écrit avec délicatesse et
tendresse. Dans la nouvelle, La GS bleue, une veuve contemple la
voiture, objet transitionnel (à la manière de la madeleine de Proust), que son
mari aimait tant conduire. Là, dans la
nouvelle Les sucres, une femme répète
presque par mimétisme un geste posé par sa grand-mère, soit de subtiliser des
sachets de sucre blanc au restaurant pour les glisser dans son sac à main. Comme
dans un tableau de Marcel, un peintre, presque un clochard, accueille les
chats errants et se lie d’amitié avec une jeune femme sur le point de devenir
sa muse.
Somme toute, courez chez votre libraire pour commander ce recueil composé
de nouvelles qui sont autant de mini-films attendrissants, sans verser dans la
mièvrerie. J’adore.
© texte et photo, Denis Morin, 2018
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