samedi 5 mai 2018

L'effroyable beauté de vivre de Bertrand Runtz




Bertrand Runtz est un magicien.  Il transforme tout sur son passage.  Il saisit l’instant en photos.  Il métamorphose des livres-papier en sculptures.  Il excelle tout aussi bien à l’écrit, dans le roman et les nouvelles.

J’avais beaucoup aimé N’oublie pas de mourir, roman paru en 2014 aux Éditions du Jasmin où le personnage principal, un homme seul se voit coincé entre son père atteint d’Alzheimer et ses enfants qui cherchent à comprendre la dérive du grand-père.

Cette fois-ci, je vous entretiens du recueil de nouvelles L’effroyable beauté de vivre, paru en 2016 chez la même maison.  C’est écrit avec délicatesse et tendresse.  Dans la nouvelle, La GS bleue, une veuve contemple la voiture, objet transitionnel (à la manière de la madeleine de Proust), que son mari aimait tant conduire.  Là, dans la nouvelle Les sucres, une femme répète presque par mimétisme un geste posé par sa grand-mère, soit de subtiliser des sachets de sucre blanc au restaurant pour les glisser dans son sac à main.  Comme dans un tableau de Marcel, un peintre, presque un clochard, accueille les chats errants et se lie d’amitié avec une jeune femme sur le point de devenir sa muse.

Somme toute, courez chez votre libraire pour commander ce recueil composé de nouvelles qui sont autant de mini-films attendrissants, sans verser dans la mièvrerie.  J’adore.


© texte et photo, Denis Morin, 2018

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