Le livre Venise Off paru chez La manufacture de livres m’est
parvenu quelques jours avant mon départ pour Bari dans les Pouilles. Je m’en
suis gardé la lecture pour mon trajet en avion Bari-Venise. Je ne l’ai pas
regretté.
Ce roman autofictionnel est un coup de poing au ventre. Elle tente
comme elle le peut de s’affranchir des diktats sociaux et familiaux. Depuis son
adolescence, elle aime les femmes. Qui pourrait l’en blâmer, si ce n’est ses
parents aux gestes violents et aux propos vitrioliques.
Elle rêve de se rendre à Venise avec la future femme de sa vie. Chaque
chapitre brosse le tableau d’une nouvelle histoire d’amour qu’on lui
souhaiterait la définitive. À la limite, je l’imagine très bien jouer à sa
manière Mort à Venise de Visconti sur le Lido.
Ce livre se parcourt comme un journal intime où l’on apprend les rares
moments de joie et les déboires successifs. Elle est la narratrice, l’actrice
et la spectatrice de sa propre vie. Une telle confidence directe et lucide au
lectorat me frappe de plein fouet. Bref, c’est du haut calibre.
Marguerite Duras insistait sur l’importance de la solitude et le
retrait des autres pour parvenir à la pertinence du texte. Martine Roffinella
creuse ce même sillon de silence pour crier haut et fort son existence.
Elle possède l’audace des artistes alternatifs, mais elle mériterait à
mon humble avis une reconnaissance publique afin de passer l’off à l’officiel.
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