mardi 19 juillet 2022

In extremis de Sylvain Turner

 

Sylvain Turner est un artiste dans l’âme et un orfèvre des mots. Il conçoit, rédige, traduit, se fait chroniqueur littéraire, parolier. Il a publié entre autres dans les revues Gaz Moutarde, Possibles, Exit. C’était un ami intime de feu le poète Denis Vanier. Sa trajectoire l’amène à la parution du recueil de poésie In extremis en 2022 aux Éditions TNT à Montréal.

La lecture de ce recueil me chamboule. C’est émouvant et troublant. Un homme se promène, déambule, à ce qui ressemble à un étrange purgatoire. Notre monde. Témoin de l’actualité, des crimes commis au nom de différentes idéologies, sans oublier les tourments de l’amour et de la chair.

Les courts textes de prose poétique sentent le (dés)espoir, la vie qui se consume, le jour qui nous désole, la nuit où l’on jouit, la sueur, le sang ou le sperme à peine séché. Il est bien rare de lire de la poésie qui nous ramène aux excès de Baudelaire ou de Jean Genet. Vraiment troublant et cru. Ce poète longe vos vies sans que vous vous en aperceviez; il va par les boulevards et les rues. Rien ne lui échappe. Il capte tout.

Voici un tout nouveau poète au catalogue de chez TNT. Je suis preneur du poète et de ses textes. À découvrir.

Extraits :

« L’enfant tire sur la porte d’acier avant d’investir les lieux. Je pars à sa suite, incapable de l’abandonner à son sort dans cet endroit propice à tous les crimes. J’entends ses pas s’éloigner dans un silence de mort subite, lui crie de m’attendre. Je n’obtiens pour toute réponse que l’écho d’une voix qui ne m’appartient plus. Je reste là, interdit, à crever mes encres. »

« Je m’égarais dans les angles morts de son regard, me perdais dans ses étreintes éthyliques. Quand je dormais, elle trafiquait les lignes de nos mains et mettait le feu à nos cartes du ciel, déterminée à réinventer notre destinée. » 

© Photo, texte du billet, sauf les extraits de Sylvain Turner, Denis Morin, 2022


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