Michel Lord, originaire du Cap-de-la-Madeleine au Québec, cru bon de rédiger ses souvenirs. Le fruit de ses réflexions a donné Sortie 182 pour Trois-Rivières paru en 2020 aux Éditions de La Grenouillère.
L’auteur né en 1949 expose en de courts chapitres les étapes de sa vie
personnelle qui l’ont mené de son milieu modeste au doctorat en littérature
québécoise. Il fut aussi pendant 40 ans critique littéraire à la revue Lettres
québécoises, en plus d’être professeur émérite à l’Université de Toronto. Il
est membre du collectif de XYZ, revue spécialisée dans la
nouvelle. Il est aujourd’hui directeur adjoint de la revue University of
Toronto Quarterly dont il supervise l’édition en langue française.
Le plus intéressant dans cette biographie repose sur des moments de tendresse auprès d’amis, de ses chats et d’être aimés disparus, le plus souvent tragiquement, comme si une fatalité s’était abattue sur les membres de son entourage. Par les scènes de vie présentées, c’est aussi le Québec que l’on voit émerger de la Grande Noirceur pour s’épanouir dans la modernité.
Certains passages possèdent la grâce de Pieds nus dans l’aube de Félix Leclerc. Je referme ce livre ravi.
Extraits :
«
Quand ils (les constructeurs d’autoroute) ont commencé à culbuter la terre
paternelle, j’ai pleuré le saule déraciné, planté quand j’étais encore écolier.
Pleuré aussi le pommier qu’on se disputait sous la clôture pour savoir qu’il
serait du côté des Drolet ou de chez nous. Peine perdue… Lui aussi a disparu
avec le reste. Le temps balaie mon passé. La mémoire en garde des lambeaux. »
« Un jour, Alphonsine est partie vivre avec une parente à Grand-Mère. Sans nous abandonner complètement, car elle se mit à m’écrire. Ce que je chéris le plus d’elle ce sont ces lettres que j’ai reçues à partir de ce jour où elle dut nous quitter. Ses lettres sont perdues dans mes archives. Si je les retrouve, j’en fais un roman. »
©
Photo, billet, sauf les extraits de l’auteur, Denis Morin, 2021
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