Francine Allard est une artiste polyvalente des Laurentides au Québec : écrivaine, peintre, chroniqueuse. En littérature, elle s’adresse autant aux adultes qu'aux petits.
Cette épicurienne d’une grande sensibilité signait en 2003 le recueil de poésie Vocalises sur un sanglot dans la collection Opale aux Éditions 3.
Ne venez surtout pas me dire que le blogueur ne doit causer que des nouvelles parutions. Faux. Un très bon livre est indémodable, ce qui est le cas du présent ouvrage. Les bouts de post-it qui apparaissent sur la photo vous prouvent hors de tout doute mon intérêt.
Le recueil est finement illustré en couverture par la peinture Lettre sans réponse de Denys Matte. Des gouaches du même peintre jalonnent notre parcours de lecture.
Les poèmes se divisent en quatre mouvements musicaux qui donnent le ton à l’émotion : Diminuendo, Staccato, Lamentabile, Coda.
Cette femme de lettres aborde les notes discordantes entre une mère et sa fille, la peinture et l’écriture, sa foi éteinte, les plaisirs furtifs de la chair et les émois causés par un bel amant devenu malheureusement infidèle.
Bref, je referme ce livre agréablement surpris ! Le style et les émotions sont au rendez-vous !
Extraits :
«
Je ressens la vacuité du silence
et les mots comme les bulles d’une
eau effervescente
montent un à un
s’inscrivent d’abord dans la pensée
gagnent aussitôt le bout des doigts
s’agitent
et écrivent l’amour perdu »
«
La lettre de ma mère
n’est
pas signée
c’est
l’habitude de la filiation
désaveu
qui me poignarde
à
chaque mot saisi
à
chaque remords qui tenaille »
«
Mes anciens voyages en mer
ne
sont que de vagues souvenances
lorsque
je pose enfin le pied
sur
le sol gelé
la
lavande renaîtra d’entre les deux pierres
et
la clématite reprendra son ascension
sur
les minces treillis
nous
verrons éclore le narcisse d’entre les euphorbes
défleuries
»
©
Texte et photo, sauf les extraits de Francine Allard, Denis Morin, 2021
Je suis émerveillée par ta lecture de ce recueil qui n'éveille en moi que d'agréables souvenirs. Je ne me suis pas arrêtée d'écrire. Merci, Denis.
RépondreEffacerCe superbe recueil fut une découverte prenante. Les poèmes sont beaux, intenses, authentiques. Faut surtout pas s'arrêter d'écrire et de lire. Cordialement.
EffacerMerci pur ce partage, la poésie se fait trop rare et je m'aperçois, à ma grande honte, que ma bibliothèque ne compte aucun recueil de poésie féminine. Je vais me fier à votre avis et acheter celui-ci. Merci pour cette belle chronique.
RépondreEffacerMerveilleux. Francine Allard écrit de la poésie et du roman. Je vous suggère aussi Mireille Gagné.
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