Quand je pense à Louise Dupré, me viennent à l’esprit la discrétion, la
douceur, le raffinement chez cette femme de lettres québécoises. Elle s’est
méritée après la parution en 2010 aux Éditions du Noroît du recueil de poésie Plus
haut que les flammes le Grand Prix Québecor du Festival International
de la Poésie et le Prix du Gouverneur général.
Ce recueil fut écrit à la suite d’une visite avec son mari au site d’Auschwitz-Birkenau.
La poète prend un certain recul par le recours au tu, comme si elle était la
réalisatrice d’un film qui capte une femme troublée par ce camp de la mort et, en simultané, une femme présente à son petit-fils
qui veut rire, chanter, parcourir des livres de contes et danser au matin sa vie
en devenir.
Louise Dupré sait montrer avec doigté et force la part d’ombre et la part
de lumière chez l’humain. Elle ne censure rien, mais sait préserver les enfants
des horreurs du monde qu’ils découvriront bien assez vite. L’espoir naît tout
de même à la fin du recueil par les bras tendus de cette femme au bambin qui
veut se nourrir de tendresse et de joie.
Une autrice (poésie, roman, théâtre, nouvelles, essai) à découvrir ou à
redécouvrir, si ce n’est déjà fait…
Extraits :
« À Auschwitz, on exterminait des enfants
qui aimaient
caresser
des
troupeaux de nuages
leurs petits
manteaux
les
robes
et ce
biberon cassé
dans une
vitrine »
« Et tu redresses les mots
sous tes
paupières
afin que
l’enfant
près de toi
apprenne
à gravir
une à
une les marches
de ses rêves
»
© Photo, texte du billet,
sauf les extraits d'autrice,
Denis Morin, 2019
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