Les coïncidences sont bien amusantes. Ainsi, le même jour où je
mentionnais à l’écrivain et professeur Jean-Marc Beausoleil l’existence d’un
programme de bibliothèque mobile dans les centres-jeunesse du Québec organisé
par la BAnQ, l’auteur me propose la lecture de son récit sur la lecture et la
délinquance.
Quelques jours plus tard, je reçois un exemplaire d’Au violon par
la poste publié chez Somme Toute. Pour ceux et celles qui ne le savent pas, l’expression
« mettre au violon » que je ne connaissais pas signifie
incarcérer un individu. Les cordes de l’instrument étant métaphoriquement les
barreaux de la prison.
Dans cette autofiction, l’auteur alterne d’un chapitre à l’autre entre
son adolescence quelque peu tumultueuse et sa démarche d’animateur littéraire
en milieu carcéral. Le tout est livré sans fausse pudeur. J’ai parcouru son livre page après page,
voyeur empathique à sa quête existentielle.
Et si la littérature et le journalisme se transformaient en bouées de
sauvetage pour certain.ne.s d’entre nous ? Peut-on puiser dans les mots lus et
écrits une matière à sa propre salvation ? Je confirme et je partage ce même
point de vue avec Jean-Marc Beausoleil.
Merci pour l’authenticité et l’audace ! À lire évidemment.
Extrait :
« Dans le métro, sur
des conteneurs à déchets, des boîtes aux lettres, sur la porte arrière des
commerces, je scribouillais des phrases de Céline, de Blaise Cendras ou d’Henri
Miller. J’avançais comme je pouvais dans le labyrinthe de la bibliothèque et de
la vie. »